LA FORTUNE ET LA GALÈRE
La Fortune, dit-on souvent, sourit aux audacieux… Mais, si avoir de l’audace signifie avoir du culot, et être doué de l’endurance du mulet, il semble alors que ce viel adage s’applique fort bien au sieur Diokel Dione, paysan et charretier de son état, du lointain bourg de Tound Bouki – la Butte à la Hyène – dans la contrée du Sine en pays sénégalais, et à qui arrive une drôle d’aventure. Une histoire au bout de laquelle il n’a plus rien à envier aux plus riches.
Tant il est vrai que les chemins de la Providence sont impénétrables…
Mais devenir riche comme Crésus ne signifie pas être toujours destiné à se prélasser au jardin des Délices, surtout quand l’on se fait rattraper par son passé, et que le ciel semble soudain vouloir vous tomber sur la tête.
C’est le roman que nous propose Alioune Badara SECK, l’histoire pathétique d’un de ces parvenus, – ces véritables nouveaux riches – comme le continent africain en compte tant… Des hommes souvent analphabètes, mais opiniâtres à la tâche, butés et intransigeants, toujours figés dans ce qu’ils croient être les vraies valeurs de leur société. Des hommes qui pourtant, grâce à leur esprit pratique, leur force de caractère, et leur baraka, arrivent à bâtir de véritables empires dans l’informel… Le genre qui a choisi de vivre hors de son temps, mais à qui il peut arriver pourtant d’être touché par ce sentiment qu’est l’affection.
Une œuvre qui nous renseigne aussi sur bien des traits de l’histoire, des drames surtout, parmi ceux qui ont marqué le pays sénégalais et sa sous-région, en ce XXème siècle finissant.